Préambule : le séquoia géant ne se reproduit jamais de façon naturelle en-dehors de son milieu d’origine. C’est dire si la chose peut s’avérer compliquée.
On peut faire naître des jeunes séquoias soit par bouture, soit par semis. Je n’ai aucune expérience dans les boutures. Donc je ne peux vous renseigner à ce sujet.
Pour ce qui est des semis, nous procédons à des essais avec plus ou moins de succès depuis plusieurs années. Je me suis,pour ma part, largement inspiré des expériences de mes confrères internautes,
Tim Bekaert et
Antoine Godin, principalement.
Avant
de vous lancer dans l'aventure, posez-vous aussi la question de son avenir : au bout d'une année, votre petit arbre devra trouver une terre d'accueil. Les racines d'un séquoia de 20 cm mesurent déjà 1m50 de long. Ne plantez pas un séquoia à moins de vingt mètres d'un bâtiment. Evitez aussi les espaces bitumés, un espace minimal doit être prévu autour de l'arbre pour permettre aux racines de recueillir les eaux de surface.
1. La collecte des graines :
a) le ramassage des cônes
Un séquoia, même assez jeune, produit une belle quantité de cônes femelles ovoïdes. Ces cônes ont grosso-modo la taille d’un œuf de poule. Leur taille varie de 3 à 7 cm. Les cônes peuvent rester des années sur l’arbre (en Californie, jusqu’à vingt ans !). La plupart des cônes que vous trouverez par terre seront bruns. Sur l’arbre, ils sont tout verts (et fermés). En général, les séquoias sont trop élevés pour que vous puissiez cueillir des cônes verts depuis leurs branches (comme dans la bannière ci-dessus).
Ces cônes recèlent les graines que vous devrez planter. Un seul cône peut contenir jusqu’à deux cents graines environ. Les cônes bruns et partiellement ouverts que vous aurez collectés par terre auront déjà lâché une bonne partie de leurs graines. Mais, à moins de tomber sur des cônes trop anciens, vous devriez pouvoir encore en retirer quelques dizaines (voir plus loin).
Sans vérité scientifique absolue, choisissez si possible les plus gros cônes des plus gros/anciens arbres que vous croisez. Les graines que vous en récolterez seront en général plus grandes aussi, et le taux de germination plus élevé.
Ramassez donc votre lot de cônes en bon état et ramenez-les à bon port, si possible dans un sachet ou un récipient vous permettant de récupérer les graines déjà libérées pendant le trajet.
Cogner délicatement deux cônes l’un contre l’autre au-dessus de votre récipient. Les graines s’en échapperont peu à peu. Répéter l’opération tous les deux jours jusqu’à ce que vous pensez avoir récupéré l’essentiel des graines.
Si vous disposez de cônes verts, il suffit d’avoir un peu plus de patience (+/- deux semaines ?). Les cônes bruniront tranquillement près de votre source de chaleur. N’oubliez pas de les poser sur un réceptacle, car le jour où ils s’ouvriront, un tas de graine en tombera spontanément.
2. conditionner les graines :
Ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier. N’appliquez pas le même traitement à toute votre récolte. Quelques trucs qui marchent selon les cas, les circonstances :
- mettre les graines au frigo pendant une période variant de deux jours à deux semaines, dans un emballage à sec (enveloppe, petit pot, etc.)
- mettre les graines au frigo pendant une période d’au moins une semaine, au contact d’un papier légèrement humide (type filtre à café, papier ménage, etc.)
- si vous avez récolté en hiver sans transition trop longue entre ramassage et plantation, plantation immédiate.
Le but est de créer un choc thermique et de déclencher la germination par le changement de température. Dans le cas de la seconde option, l’idée est de déjà démarrer la germination à froid dans l’obscurité. Le risque ici est d’humidifier de trop et de moisir les graines prématurément. D’où la proposition de ne pas appliquer le même régime à toutes vos graines...