HOEILAART : Forêt de Soignes (Kersselaerspleyn)
Février 2011 : découverte des plus hauts séquoias géants de Belgique, en Forêt de Soignes!
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J'ai découvert ce groupe de séquoias géants au fin fond la Forêt de Soignes, un dimanche d'octobre 2010. J'étais à la recherche de chênes et de hêtres remarquables, plutôt nombreux dans cette zone de la forêt. Je ne m'attendais pas du tout à croiser des séquoias à cet endroit. J'ai toute de suite été frappé par leur hauteur. A la vue des clichés que j'ai pu prendre et transmettre à mes amis amateurs d'arbres, les réactions fûrent identiques: nous avions affaire à de possibles champions!
J'ai dû patienter jusqu'à l'arrivée de mon dendromètre laser en février 2011 pour pouvoir enfin mesurer la hauteur de ces géants de manière précise. Verdict: 45m60 pour le sujet situé au centre, à l'avant-plan du groupe. Un autre sujet au moins atteint 45m. Un autre 44m20, etc. Certains arbres au centre de la futaie sont plus difficiles à mesurer car leurs cîmes est cachée par leurs voisins. Plusieurs mesures différentes sont prises pour chaque arbre, de plusieurs angles si possible. Les mesures ci-dessus sont donc des moyennes. Celles-ci font de ce groupe les plus hauts séquoias de Belgique répertoriés à ce jour!
Ce qui est frappant chez ces séquoias géants, c'est la minceur de leur tronc par rapport à leur hauteur. Le sujet de 45m60 n'a que 3m55 de circonférence! Le plus gros des séquoias de ce groupe a une circonférence de 4m25. Ces arbres ont clairement "tout pris en hauteur". La plupart des séquoias de nos parcs et jardins poussent de manière isolée ou distante les uns des autres. Ils n'ont donc aucune obligation d'aller chercher la lumière, comme c'est le cas des sujets de cette plantation forestière. Des séquoias de cent vingt ans et de sept-huit mètres de circonférence se contentent en général d'une hauteur d'une trentaine de mètres.
Ce contexte est à l'origine de l'idée répandue que les arbres géants d'Amérique du Nord plantés en Europe n'atteindraient jamais les hauteurs de leurs congénères d'outre-Atlantique. Ces exemplaires forestiers pourraient nous prouver le contraire (tout comme ceux de Tervuren, plus âgés et presqu'aussi hauts).
Ces séquoias géants étaient au nombre de vingt-deux. Un petit groupe de cinq arbres est séparé du groupe principal par une clairière de coupe, d'aspect récent. Je dois encore vérifier les souches pour déterminer s'il ne s'agit que d'un seul grand groupe de séquoias à l'origine, dont on aurait couper une partie des membres, ou s'il s'agit là d'autres espèces. La zone dégarnie fait un peu plus de cinquante mètres de long.
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Nos séquoias ne sont pas les seuls arbres à jouer aux gratte-ciel sur la colline. Ils sont entourés de superbes mélèzes (un arbre mesuré à 41m8), de douglas et de thuyas géant (celui de droite, ci-dessus à 37m4). Curieusement, ici les douglas ne font pas jeu égal. Mais peut-être les plus grands faisaient-ils partie des victimes de la coupe? Cette zone de coupe peut en tout cas poser un problème pour la survie des séquoias. Elle permet au vent de s'engouffrer directement vers le groupe, désormais sans protection de ses voisins. Une tempête hivernale a déjà fait une première victime.
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Les séquoias de ce coin de la Forêt de Soignes ne bénéficient pour l'instant d'aucune protection particulière. Les arbres se trouvent à proximité de la réserve intégrale de la "Kersselaerspleyn". Or la politique de la Région flamande vise à promouvoir exclusivement les espèces endémiques au détriment d'espèces qualifiées d'exotiques. Ceci pourrait conduire à l'abattage de ces arbres au profit de plantantions d'arbustes locaux. Cependant je pense que l'éclairage récent sur le caractère exceptionnel de ce peuplement aura définitivement convaincu les autorités responsables de l'importance de son maintien.
Si l'on peut comprendre et encourager la protection des espèces locales, le maintien de la biodiversité et la lutte contre les espèces invasives, il ne faudrait toutefois pas confondre ces nobles intérêts avec la destruction des joyaux de notre patrimoine forestier, dont le seul tort serait de ne pas être d'origine belgo-belge! Le séquoia fait partie de nos paysages depuis un sièce et demi. Cet arbre non invasif (il ne se reproduit jamais naturellement en dehors de sa terre d'origine) est un formidable allié de l'homme dans la lutte contre le réchauffement climatique. Les séquoias de la forêt de Soignes retiendront des tonnes de carbones pendant plusieurs centaines d'années si on leur en laisse la possibilité. Ils ne représentent aucun danger pour la faune et la flore locale.
Et n'oublions pas qu'il s'agit là d'un spectacle unique : les plus hauts séquoias géants de Belgique! La colline aux séquoias est entourée par trois drèves: la "Bremmenweg" à l'ouest, la "Vedunningsdreef" au nord et la "Proefteeltenweg" à l'est. Pour les admirer, il vous suffira de vous promener sur l'une de ces drèves. Plus largement, ces drèves sont accessibles via la Grande Espinette, côté Rhode-Saint-Genèse, ou via la sortie "Clinique du Dr. Dersheid", côté Hoeilaart-Waterloo. La réserve de la "Kersselaerspleyn" à proximité recèle également de nombreux hêtres et chênes remarquables, qui méritent eux aussi le coup d'oeil!
Au mois d'avril 2011, j'ai été informé de la présence de séquoias en partie wallone de la Forêt de Soignes, cette fois: en lisière nord du Domaine Solvay! Quatre arbres (dont un en très mauvais état) bordent le Chemin des Quatre-Bras, perpendiculaire à la Drève de la Meute. Bien qu'ils soient géographiquement situés sur le territoire du Domaine Solvay, ils ne se trouvent pas dans la zone paysagère du Parc du Château de la Hulpe. Ces arbres sont clairement dans la zone forestière.
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